
De nombreuses personnes sont impactées par la jalousie soit en l’éprouvant eux-mêmes soit à travers un partenaire jaloux. Bien qu’elle jouisse d’une mauvaise réputation tant elle est à l’origine de souffrances et parfois même de passages à l’acte violents notamment à l’encontre des femmes, certains considèrent qu’il s’agit d’une preuve d’amour, d’autres d’un affect primitif dont il convient de se débarrasser. Doit-on pour autant chercher à l’éliminer complètement ? C’est à cette question que nous allons tenter de répondre dans cet article.
La littérature et la mythologie abondent de personnages tourmentés par la jalousie romantique. Elle est décrite par Shakespeare dans Othello comme un « monstre aux yeux verts » qui ravage tout sur son passage, Proust l’a mis au centre de plusieurs de ses romans et elle a poussé des déesses de la mythologie Grecque à commettre d’ignobles actes.
Ressentir la jalousie peut être source de souffrance aussi bien pour la personne qui la ressent que pour son partenaire. Ses conséquences peuvent être catastrophiques et provoquer des violences physiques voire pire!
La jalousie est complexe ; White (1981) la définit comme étant un ensemble de pensées, de sentiments et d’actions conséquents à une menace à l’estime de soi et/ou à la perception d’une attirance supposée entre le partenaire et un rival réel ou imaginaire (p.24). Les émotions qu’elle suscite sont fonction du contexte ; tristesse, colère, peur ou anxiété (Hart and Lagerstee, 2013).
Il s'agit d'un affect assez commun ; 11% des Français affirment être « très » jaloux, et 46% « un peu » jaloux (Statista, 2015) et elle est présente dans la plupart des cultures (Croucher et al., 2012).
Mais pourquoi au juste les humains sont-ils jaloux ?
De nombreux autres facteurs peuvent l’influencer dont le style d’attachement et le niveau d’estime de soi ; des études ont montré que le style d’attachement insécure anxieux ainsi que qu’un faible niveau d’estime de soi (Martinez-Leon, 2017) étaient liés à un niveau de jalousie plus élevé.
Comment être moins jaloux ?
D’autres études ont montré l’importance de la jalousie dans la pérennité du couple (Guéguen, 2009) en lui définissant un cadre. Hormis les cas extrêmes de jalousie pathologique, il s’agit d’un affect tout à fait normal qui, s’il s’exprime de manière raisonnable, favorise la stabilité du couple. Néanmoins, au-delà d’un certain seuil, elle est difficilement supportable et peut mener à terme à la fin d’une relation.
Afin de moins la ressentir, il est nécessaire, le cas échangeant, d’améliorer son estime de soi et développer un style d’attachement plus sécure.
La jalousie n’est pas tant une preuve d’amour que l’expression de l’humanité du partenaire. Soyez jaloux mais avec modération !
Bibliographie
Croucher, S., Homsey, D., Guarino, L., Bohlin, B., Trumpetto, J., Izzo, A., Huy, A., & Sykes, T. (2012). Jealousy in Four Nations : A Cross-Cultural Analysis. Communication Research Reports, 29, 353‑360. https://doi.org/10.1080/08824096.2012.723273
Guéguen, N (2009). Être jaloux : Un peu, beaucoup, à la folie | Cerveau & Psycho. (s. d.). Consulté 19 juillet 2022, à l’adresse https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/emotions/etre-jaloux-un-peu-beaucoup-a-la-folie-3356.php
Hart, S. L., & Legerstee, M. (2013). Handbook of Jealousy : Theory, Research, and Multidisciplinary Approaches. John Wiley & Sons.
La jalousie dans la mythologie. (2020, mars 29). Polissonneries. https://polissonneries.com/2020/03/la-jalousie-dans-la-mythologie/
Les Français et la jalousie en amour 2015. (s. d.). Statista. Consulté 21 juillet 2022, à l’adresse https://fr.statista.com/statistiques/510057/degre-jalousie-francais/
Martinez-León, N., Peña, J., Salazar, H., García, A., & Sierra, J. (2017). A systematic review of romantic jealousy in relationships. Terapia Psicologica, 35, 203‑212. https://doi.org/10.4067/s0718-48082017000200203
White, G. L. (1981). Jealousy and Partner’s Perceived Motives for Attraction to a Rival. Social Psychology Quarterly, 44(1), 24‑30. https://doi.org/10.2307/3033859